Un concept store a ouvert à Toul : le chic pour animaux sort de sa niche

Le premier concept store pour animaux vient d’ouvrir à Toul, dans un esprit à mi-chemin entre la boutique de luxe et l’adresse rock’n’roll. À sa tête, Tiphaine Costel Goncalves, passionnée de mode et… d’animaux, évidemment, revendique une approche chic et décalée version quatre pattes. Dès la vitrine de la boutique du centre-ville de Toul, on se rend compte que les codes ont changé. Il faut y regarder à deux fois pour saisir qu’il s’agit là d’un magasin spécialisé dans les animaux. On pourrait le confondre avec une épicerie fine ou un salon de coiffure branché. La maîtresse des lieux est tatouée de pied en cap, look rock ou pin-up complètement assumé. Tiphaine Costel Goncalves a ouvert « Reahly » en avril dernier et le présente comme le premier concept store du genre en France : « Je propose un univers d’accessoires et de friandises chic, girly, avec une touche rock’n’roll, couplé à un coffee shop pour les animaux et leur maître ! »

C’est la rencontre entre Tiphaine et une chienne, Harley, jeune staffy, qui va jeter les bases de cette nouvelle aventure. « Quand je l’ai adoptée, j’ai découvert un caractère hors du commun. J’avais déjà deux autres chiens, mais il s’est passé quelque chose de particulier entre nous. C’est une vraie star, elle pose, fait la belle. Comme j’étais moi-même passionnée de mode, je me suis dit qu’elle aussi avait droit de soigner son apparence. » Mais Tiphaine ne trouve pas de laisses ou de colliers à son goût. Trop mièvre, trop enfantin ou trop basique. L’univers des accessoires pour animaux ne la satisfait pas.

Autodidacte vite repérée

Alors elle décide de fabriquer elle-même ses premiers colliers, en biothane, une matière végane ultrarésistante et facile d’entretien. Autodidacte, elle se fait remarquer dès ses premières créations, comme ce collier avec perles et strass inspiré d’une veste Balmain. Après une boutique lancée sur Internet, elle remporte le concours « Ma ville a un incroyable commerce » à Toul en 2021. « Je suis quand même dans un créneau de niche, j’étais assez surprise d’être retenue. La prépartion de ce concours m’a pemis de rendre concret mon projet avec des conseils d’entrepreneurs, de banquiers… La machine s’est vite lancée avec des partenaires financiers qui m’ont soutenue et ont cru à cette aventure un peu folle. » Avec les six premiers mois de loyer pris en charge, son premier commerce transforme l’essai. Suffisamment pour investir une nouvelle boutique qu’elle transforme de A à Z, à son image, avec son atelier au fond.

Reahly propose une expérience totale avec son animal de compagnie, dans un esprit hipster et décalé. Depuis le samedi 26 novembre, une partie toilettage – pardon, « Dog’s Barber » – a ouvert à côté de l’atelier, au fond du magasin. Lucas, aux ciseaux, est aussi tatoué et compte bien apporter un nouveau style à l’exercice. Sur fond de musique rock, les lotions sont alignées dans des anciennes bouteilles de whisky, l’ambiance est plus celle d’un bar que celle d’un véto. On peut d’ailleurs se poser quelques instants pour déguster un café ou manger des cookies, toujours en compagnie de son animal de compagnie, qui a droit à sa carte. Mention spéciale pour le Pawccino, un capuccino pour chien avec sa crème fouettée au poulet rôti, qui ravit une clientèle d’un nouveau genre.

« Fashion victims » à quatre pattes

« Beaucoup de personnes cherchent des accessoires originaux pour leur chien ou leur chat. C’est un marché qui a énormément évolué. Quand j’étais petite, mon chien gardait son collier et sa laisse toute sa vie, il avait vaguement une balle ou deux. Aujourd’hui, le chien est presque comme un enfant. Les clients veulent le gâter et faire ressortir sa personnalité à travers les accessoires qu’ils lui offrent. Et notamment, l’envie d’assortir le collier par exemple avec le sac à main du jour. Venue des États-Unis, la tendance s’affirme depuis cinq ans en France avec une envie vraiment profonde de produits beaux et bons pour nos animaux de compagnie.»

À l’arrivée, la mode pour animaux selon Tiphaine reprend les mêmes codes que celle pour femme ou homme d’aujourd’hui, avec une forte présence photo et vidéo sur les réseaux sociaux. Un récent clip sur YouTube fait poser Harley et trois autres chiens en compagnie de leurs maîtres devant des monuments parisiens, sur fond de guitare saturée, colliers cloutés, ambiance rock garantie. Récemment, la consécration est venue d’outre-Atlantique avec deux pages pleines dans le magazine « Dogue », version animale de « Vogue », pour une édition spéciale mariage (car oui, on peut aussi assortir son chien à sa robe de mariée). Opération réussie pour Tiphaine Costel Goncalves qui, en trois ans seulement, aura réussi à imprimer sa patte dans le créneau du luxe d’un marché porteur.