Une méga-usine à Saint-Avold d’ici 2027 : pourquoi la Moselle a décroché la timbale

Alors que les sites du Havre ou Fos-sur-Mer avaient été évoqués, c’est finalement la Moselle qui a obtenu l’installation d’une méga-usine de production de plastique 100 % recyclé et recyclable unique en Europe.

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Une « victoire » pour Patrick Weiten (à g.) et Franck Leroy, respectivement présidents du Département de la Moselle et de la Région Grand Est. Photos La Semaine
Alors que les sites du Havre ou Fos-sur-Mer avaient été évoqués, c’est finalement la Moselle qui a obtenu l’installation d’une méga-usine de production de plastique 100 % recyclé et recyclable unique en Europe. « Nous avons hâte de déployer notre technologie révolutionnaire en Europe », a déclaré Daniel Solomita, fondateur et PDG de Loop, en marge de l’annonce, jeudi 16 février, de l’installation d’une usine de recyclage chimique de déchets plastiques sur la plate-forme de Saint-Avold/Carling. Le projet est porté par le groupe québécois Loop en partenariat avec le groupe Suez et l’industriel sud-coréen SK. Cette usine, prévue initialement pour 2025 et dont l’implantation bénéficie d’un soutien public pour un montant non dévoilé, représente 450 millions d’euros d’investissements, avec à la clé la promesse de 200 emplois directs. D’une capacité prévue de 70 000 tonnes par an, elle produira, à partir d’emballages jetés, du plastique PET (polytéréphtalate d’éthylène) et des fibres de polyester 100 % recyclés. Le PET est l’un des plastiques les plus utilisés dans le monde, notamment pour la fabrication de bouteilles (comme les bouteilles d’eau) et de fibres polyester servant à fabriquer par exemple des vêtements sportifs.

Il avait été évoqué, lors de l’annonce par l’Élysée en janvier 2022, une implantation en Normandie, mais le projet a évolué. La commune de Fos-sur-mer, près de Marseille, était également intéressée par accueillir l’usine. Mais si la Moselle a finalement été retenue, c’est en raison de « sa proximité avec les sources de matières premières et de son large réseau routier et ferroviaire en Europe qui faciliteront la distribution de la résine PET Loop à travers l’ensemble du continent », explique Daniel Solomita. «  La Moselle est, reste et restera durablement une terre d’industrie, se réjouit le président du Département Patrick Weiten. Notre département a vocation à accueillir de grands projets industriels concourant puissamment à la transition environnementale ». « La coopération entre toutes les forces vives économiques qu’illustre l’action partenariale et l’expertise territoriale de Moselle Attractivité, démontre, par l’exemple, l’utilité de notre agence », poursuit-il. « De par son exceptionnelle localisation géographique, au cœur de l’Europe et à la frontière avec l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et la Suisse, le Grand Est offre un accès direct aux marchés européens, pointe de son côté la Région. Cette localisation stratégique sera sans aucun doute un atout pour sécuriser les ressources qui approvisionneront cette usine. » « L’esprit collectif qui prévaut entre la Région et ses partenaires publics et privés a sûrement été un déclencheur dans la décision d’implantation à Carling/Saint-Avold », ajoute le président Franck Leroy.

« Ce projet redonnera vie à une friche industrielle et permettra également la consolidation du tissu dense d’entreprises sous-traitantes de l’industrie présent localement, note enfin Salvatore Coscarella, président de la communauté d’agglomération Saint-Avold Synergie. Je me félicite de l’implantation de cette usine qui conforte l’activité industrielle historique du territoire grâce à l’action conjointe et coordonnée de l’agglomération Saint-Avold Synergie, Moselle Attractivité, la Région Grand Est et l’État. » Un travail collectif donc…

Et maintenant, quel calendrier ?

Dans un communiqué, le Département de la Moselle évoque un calendrier « assez contraint avec un dépôt du dossier ICPE (autorisations environnementales) et un permis de construire à fin 2023 ». « La volonté » est « d’obtenir l’autorisation d’exploitation à décembre 2024 », ajoute la collectivité, qui précise que « la construction des équipements industriels durera deux ans (2025-2026) ». Cela suppose donc « un début d’exploitation début 2027 ».