
️ Signature du livre blanc issu du Grenelle des mobilités en Lorraine. Je veux saluer l’engagement de la @regiongrandest de rapprocher #Metz & #Nancy pour les mettre à 20 minutes par un Réseau Express Métropolitain, comme il permettra de mettre Luxembourg à – d’1h du sud Lorrain pic.twitter.com/Rz8SmrzxZc
— Mathieu Klein (@mathieuklein) November 24, 2021
Jouer collectif
Bien sûr, il a fallu prendre en compte les spécificités de la zone concernée, composée de seize intercommunalités et quatre départements. L’interdépendance des territoires et des espaces de mobilité, y compris dans leur dimension interrégionale et transfrontalière, font que l’échelle locale n’est plus pertinente pour prendre en compte la mesure des défis à venir. « Nous formons un seul et unique bassin d’emploi avec le Luxembourg », rappelle François Grosdidier. Un point sur lequel l’ensemble des concernés s’accordent. Ce Grenelle aura finalement permis « une véritable concertation commune pour la première fois », se félicite Michel Heinrich qui attend maintenant que l’État emboîte le pas en prodiguant « une aide à la hauteur des enjeux ». Car si les idées sont posées sur le papier, il faut maintenant trouver les financements qui les accompagnent.
Le RER des transfrontaliers
Pour répondre à la saturation des TER vers le Luxembourg, l’idée d’un REM – pour Réseau Express Métropolitain – avait été évoquée en mars dernier. Pour rappel, il s’agirait de créer une ligne Nancy-Metz-Luxembourg avec un cadencement similaire au RER francilien et largement inspiré du Léman Express qui relie la France au Grand Genève. Objectif : passer à un rythme d’une dizaine de trains par heure – huit TER, un TGV, un fret – contre six actuellement. « Pour atteindre une fréquence d’un train toutes les sept minutes à horizon 2050 », précise Étienne Hilt, adjoint au service Transports de la Dreal Grand Est.

Doubler la capacité actuelle des trains
En attendant, « l’objectif d’ici quelques années est d’augmenter de 50% la capacité du réseau transfrontalier » insiste François Grosdidier. Pour ce faire, 600 millions d’euros doivent être investis à l’horizon 2030 pour augmenter la capacité des TER entre Nancy, Metz, Thionville et le Luxembourg, dont 100 millions d’euros dédiés à la création d’un nouveau centre de maintenance à Montigny-lès-Metz. Un premier protocole négocié en 2018 avait permis d’obtenir 110 millions d’euros du Luxembourg pour cofinancer à parité les projets mais à l’époque, certaines dépenses n’étaient pas prises en compte et il a fallu réajuster l’enveloppe. À la suite d’un second protocole négocié en 2021, le Grand-Duché a accepté de mettre 110M€ supplémentaires sur la table. Seul bémol, ce dernier n’a pas souhaité participer au cofinancement des nouvelles rames (100M€) et des équipements d’automatisation. Mais quid de la faculté du réseau ferroviaire à absorber autant de trafic alors que celui-ci est déjà saturé ? Pas de solution miracle, « nous allons passer à trois rames par train contre deux actuellement et remplacer les TER classiques par des TER à étage », poursuit Étienne Hilt. Avec un accroissement de 9 000 à 23 000 places assises en heure de pointe. Ces trains « nouvelle génération » circuleront sur deux voies dédiées et indépendantes de Nancy jusqu’au Grand-Duché « et ne seront pas en interaction avec le trafic intérieur au Luxembourg ». Les passages à niveau se trouvant sur la ligne seront également supprimés « pour fluidifier le trafic ».
Des quais allongés
À cela devra s’ajouter l’allongement de 250 mètres des quais de l’ensemble des gares concernées « excepté pour celles de Nancy, Metz, Pont-à-Mousson et du Luxembourg déjà équipées en conséquence ». Côté calendrier, les travaux d’aménagement démarreront en mars 2022 pour s’achever en décembre 2023 sur huit gares du Sillon lorrain avec une mise en service « échelonnée et progressive » entre janvier 2023 et janvier 2024, précise Jérémy Guillaume, responsable des études prospectives chez SNCF Réseau. Des travaux cofinancés par l’État, la Région et le Luxembourg à hauteur de 17 millions d’euros. Mais au-delà de cette première phase d’aménagements prévue à l’horizon 2030, si le projet d’un Réseau Express Métropolitain fait mouche sur le papier, il reste encore de nombreux financements à trouver.