Écologie et solidarité : la Banque des Territoires met le paquet

Pour des territoires verts et solidaires, la Banque des Territoires met le paquet. En 2023, dans le Grand Est, l’établissement a augmenté de 54 % son volume de prêts pour répondre à ces enjeux. L’entité a aussi dévoilé ses axes stratégiques jusqu’en 2028 pour transformer l’essai. Sur la période 2024-2028, la feuille de route de la Banque des Territoires est tracée. « Nos deux piliers concernent la transition écologique et énergétique ainsi que la cohésion sociale et territoriale », assure Magali Debatte, la directrice régionale de l’établissement à l’occasion d’un point presse organisé à Nancy lundi 15 avril. En 2023, dans le Grand Est, la Banque des Territoires a augmenté de 54 % son volume de prêts (993 millions d’euros de prêts signés), grâce notamment à une politique d’offre de financement attractive et au maintien à 3 % du taux du livret A qui a permis aux collectivités de se tourner massivement vers la Banque des Territoires. Les financements ont été fléchés pour répondre à la stratégie mise en place sur cinq ans. Pour rappel, la Banque des Territoires représente l’un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Son rôle est d’accompagner les collectivités, entreprises publiques, organismes de logement social, professions juridiques… dans leurs projets (conseils, prêts, investissements en fonds propres…) Afin de parvenir aux objectifs fixés à horizon 2028, l’entité a aussi élaboré 16 mesures (pour un montant de 90 milliards d’euros à l’échelle nationale), dont deux prioritaires : mettre l’accent sur le mix énergétique, et œuvrer pour la réindustrialisation. Dans le Grand Est, la gestion de l’eau, les enjeux de récupération de la chaleur fatale ainsi que la rénovation des bâtiments apparaissent également comme des axes majeurs de la feuille de route de la Banque des Territoires. Une tendance qui s’observe aussi chez les bailleurs sociaux. En 2023, pour de meilleures performances énergétiques, 9 700 logements ont été réhabilités dans la région, tandis qu’ils n’étaient que 6 000 en 2022. Une croissance qui se traduit dans les dossiers de la Banque des Territoires. « C’est devenu une priorité en matière de prêts indexés sur le taux du livret A », explique encore Magali Debatte. Sur le plan de la réindustrialisation, « la dynamique de réimplantation des entreprises est incroyable. Pour donner de la visibilité sur les friches que nous pouvons réutiliser, un portail s’apprête à être créé. Il permettra de répertorier les terrains dont ceux labellisés clé en main. Le portail sera alimenté par les communautés de communes, le conseil régional ainsi que les agences de développement des territoires. Aujourd’hui, pour avoir connaissance de l’existence d’un terrain, il faut appeler individuellement chaque EPCI (établissement public de coopération intercommunale), ce qui complexifie les démarches. »

Industrie, tourisme, professions juridiques : les enjeux lorrains

Lors de sa présentation, la Banque des Territoires est revenue sur les caractéristiques des territoires lorrains. « La Moselle est atypique. Sur l’axe Metz-Luxembourg, le prix de l’habitat devient exorbitant. En Moselle Est, nous observons une bonne dynamique avec l’ancien site de la centrale Émile Huchet qui est en train de réussir son pari de reconversion grâce à des projets d’envergure sur l’hydrogène et la biomasse. Il y a quelques années c’était un territoire compliqué. Mais aujourd’hui, il manque du foncier pour accueillir tous les projets. À Hambach, on peut citer l’arrivée de la méga-usine de l’entreprise HoloSolis qui produira des panneaux photovoltaïques sur le territoire », indique Cyril Mangin, directeur territorial pour la Moselle. Quant au Sud du département ? « Les territoires cherchent à développer les séjours courts. Il y a un manque d’établissements hôteliers alors que l’offre touristique est en plein développement avec la Citadelle de Bitche qui attire de plus en plus. » Et en Meurthe-et-Moselle ? « Nous accompagnons beaucoup de professions juridiques qui cherchent à s’installer, se digitaliser, se verdir », expose Véronique Bec, directrice du territoire de la Meurthe-et-Moselle. 14 millions d’euros ont été accordés à ces professions sur le territoire. Soit 50 % du montant débloqué pour ces professionnels sur l’ensemble du Grand Est !