
Dimension transfrontalière
Logements moins chers, villes à taille humaines, proximités des infrastructures… Nombreux étudiants ou doctorants préfèrent les métropoles moyennes aux grandes villes. Et définitivement, Lyon, Paris ou Montpellier n’ont pas le monopole de vie culturelle et estudiantine. Dans le classement 2023 de l’Étudiant, Nancy est propulsée 6e sur 46 (32e place pour Metz), grâce à une offre culturelle considérée comme élevée. Les étudiants implantés en Lorraine apprécient les deux villes pour les loyers mensuels plus abordables, compris entre 425 et 439 euros pour un studio. Le coût du logement reste le premier poste de dépenses des étudiants. Un autre argument de poids face au mastodonte strasbourgeois, qui prend la 2e place du classement, mais dont le prix moyen d’un petit appartement (moins de 30m2) grimpe à 523 euros par mois. Les formations proposées, qu’elles soient issues d’établissement privé ou public, pèsent largement dans la balance, selon un diagnostic territorial publié en 2022. Les étudiants choisissent Metz et Nancy pour leurs écoles d’ingénieurs et de commerces, qui rayonnent au-delà de la Lorraine. Le poids de l’apprentissage reste important, sur ce territoire historiquement industriel et la part des inscrits dans des filières de formations professionnalisantes est aussi supérieure à la moyenne nationale. Les disparités entre les départements sont par contre pointées du doigt par les auteurs de l’étude, de même que le faible dynamisme démographique et la rivalité maintes fois entretenue entre la Collectivité européenne d’Alsace et la région Grand Est. Heureusement, le Grand Est a d’autres atouts et reste la 1re région transfrontalière de France, avec 700 kilomètres de frontières avec l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. En Lorraine, les étudiants bénéficient de cette importante coopération transfrontalière en partie grâce à l’UniGR, l’Université de la Grande Région qui regroupe sept universités réparties en France, en Belgique et au Luxembourg. Le regroupement compte plus de 10 000 enseignants-chercheurs, 7 000 doctorants et 140 000 étudiants et s’est fixé pour objectif de mettre en place un espace commun d’enseignement supérieur et de recherche dans l’espace politique « Grande Région ». À sa tête depuis le 23 novembre, Hélène Boulanger, déjà présidente de l’Université de Lorraine depuis 2022, continuera à travailler dans ce sens.
Les écoles d’ingénieurs en force
Forte de ces nombreuses écoles d’ingénieur, la Lorraine continue de voir fleurir de nouvelles formations, très souvent pour répondre aux besoins du territoire. En janvier 2023, Polytech Nancy annonçait l’ouverture de deux nouvelles formations par apprentissage en « énergie, mécanique, matériaux et environnement » et en « management opérationnel, maintenance et maîtrise des risques ». Deux créations très attendues par les entreprises de la région. Du côté de la prestigieuse École des Mines, le master Greenano, développé avec l’Université de Lorraine et labellisé Erasmus Mundus, devrait ouvrir à la rentrée 2024 pour « former une nouvelle génération d’ingénieurs, de chercheurs et de responsables du développement durable ». En Moselle, CentraleSupélec proposera bientôt deux nouveaux diplômes. Un en génie physique et industriel, l’autre en informatique. Une première depuis 1894. Si la CTI (Commission du Titre d’ingénieur) doit encore valider les demandes, le vice-président à l’Eurométropole de Metz et adjoint au maire Marc Sciamanna semble plus qu’optimiste. Autre nouveauté attendue et largement soutenue par les élus locaux : l’implantation au Technopôle de Metz du nouvel Institut en innovation logistique I2L. Le porteur du projet, Nidhal Rezg, souhaite contribuer à former les 1 000 ingénieurs en logistique par an qu’il manque à la France. La première pierre de l’établissement a été posée le 28 juin dernier sur la Zac du Parc du Technopôle. Feu vert de la CTI attendue le 22 décembre prochain.