« Le tatouage dit souvent ce que les mots ne peuvent exprimer », estiment les gérantes d'un cabinet à Porcelette

Le Covid n’a pas eu que des conséquences sanitaires. Il a conduit bon nombre de personnes à modifier parfois radicalement leur projet professionnel pour s’ouvrir à de nouveaux horizons plus en phase avec leurs aspirations. Tel est le cas d’Océane Sasal et Priscilia Merckx qui se sont associées pour ouvrir un cabinet de tatouage, se spécialisant dans le trait fin. Y a-t-il un rapport entre une formation dans le domaine sanitaire et social et le tatouage ? C’est ce que laisserait croire l’itinéraire partagé par les deux jeunes femmes qui ont toutes deux emprunté initialement cette orientation professionnelle. Mais en fait c’est l’amitié qui les a réunies dans le projet de proposer une activité de tatouage au trait fin essentiellement recherché par un public féminin. Un projet crédible et bien étayé apportera le soutien d’une banque et c’est le lancement d’Eternitink, qui installera ses locaux au 4 rue des Bruyères à Porcelette. « Notre clientèle qui compte à l’heure actuelle 270 personnes est composée à 80 % de femmes dont la moyenne d’âge est de 30 ans », précise Océane. Si globalement l’effet de mode existe encore dans les demandes de tatouage, surtout chez les jeunes, les clients d’Eternitink relèvent pour la plupart d’une démarche réfléchie. « Nous demandons toujours aux personnes qui viennent nous voir de bien penser leur projet, nous les mettons en face des conséquences de leur décision, nous leur conseillons même parfois d’en parler avec leur entourage. Il faut que leur demande ait du sens pour ne pas causer des regrets ultérieurs », ajoute Priscilia. Les deux praticiennes ont suivi une formation de base pour notamment prendre en compte les paramètres liés à l’hygiène. Reste aussi le partage d’une éthique professionnelle : pas de tatouage à localisation ou intention douteuses, ou à l’encre de chine ce qui est interdit mais utilisation d’encres spéciales répondant à une réglementation européenne. Quant aux thèmes les plus fréquents qui sont motifs à tatouage, les jeunes femmes évoquent fleurs, monde animal ou mythologique ou autres créatures ésotériques. « Mais le plus souvent, ce sont des références symboliques liées à des épisodes de vie, pour mettre à la lumière certaines blessures ou tout simplement pour s’exprimer avec une touche artistique. Le tatouage dit souvent ce que les mots ne peuvent exprimer », avance Océane. Avant toute exécution, il y a un dialogue marqué d’écoute et de propositions. Le tatouage en soi comprend plusieurs phases : un modèle réalisé sur ordinateur, puis confection d’un calque au thermo-copieur qui va offrir le tracé. Différents paramètres sont aussi pris en compte comme la morphologie de la personne pour bien proportionner la réalisation, tenir compte des ombrages… L’exécution peut prendre de 30 minutes à 10 heures en plusieurs séances et ce en fonction de sa complexité. « Nous ne sommes pas dans une logique de profit, il n’y a pas de facturation à l’heure mais à partir d’un devis élaboré en fonction de la taille, de l’emplacement, de la couleur… », précise Priscilia.